Théologie de l'histoire et crise de civilisation

Sur la longue liste des réprouvés de la littérature européenne, le nom de Juan
Donoso Cortès figure en bonne place. Les motifs profonds de la terrible haine
dont il est l’objet sont au-delà de l’hostilité propre à la lutte politique.
Ils ont un rapport avec l’idiosyncrasie de la personne et sont de nature
métaphysique. Redécouvrir le principe religieux, dénoncer l’impasse du
progressisme, proclamer que toute grande question politique et humaine suppose
et enveloppe une grande question théologique, professer qu’une société perd
tôt ou tard sa culture après avoir perdu sa religion, affirmer que notre crise
de civilisation a pour cause le rejet du catholicisme, ne sont-ce pas
d’impardonnables forfaits aux yeux de tant d’idéologues sectaires ? À l’heure
où le monde postmodeme semble accepter le déclin inéluctable des prophéties
sécularisées, la critique donosienne de l’individualisme, du collectivisme, de
l’économisme et du grand mortier mondialiste n’a jamais été autant
d’actualité.

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On the long list of offenders in European literature, the name of Juan Donoso
Cortès is riding high. The deep motives for the terrible hatred he inspires
reach beyond the kind of hostility reserved for political struggles they are
related to his personal idiosyncrasy and are metaphysical in nature. To
rediscover the religious principle denounce the trap of progressivism proclaim
that all the major political and human issues imply and embrace one great
theological question profess that a society will lose its culture, sooner or
later, after losing its religion to affirm that our civilisation crisis is
really caused by the rejection of Catholicism…. are these not unforgiveable
crimes in the eyes of so many sectarian ideologists? As the post modem world
seems to be accepting the inevitable decline of its secular prophecies,
Donoso’s critique of individualism, collectivism, economism and the concrete
now operating a vast globalisation, has never been so topical.