Soumission

Michel Houellebecq

J'ai Lu

  • Conseillé par
    16 septembre 2017

    Pataugeoire

    Curieux destin pour un roman : « Soumission », le dernier livre de Michel Houellebecq, s’est retrouvé sous les feux des médias bien avant sa sortie, puis a été cité par le Premier ministre en personne. C’était à la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, et c’est justement pour réfuter les thèses dont il est porteur que Manuel Valls a évoqué le dernier Houellebecq.

    Car que raconte « Soumission » ? En 2022, les musulmans sont aux commandes et imposent des lois dictées par la religion jusque dans la Sorbonne. Et, « parvenue à un degré de décomposition répugnant », l’Europe occidentale n’est « plus en état de se sauver elle-même », quand la gauche est, bien entendu, « tétanisée par son antiracisme ». Vieille lune que celle-là, reprise donc dans un roman par un ex-Goncourt.

    Il est difficile en fait de lister tout ce qui est écœurant dans ce livre, mais on peut essayer. Chez Houellebecq, les musulmans de France sont représentés comme une entité, une population où tous les hommes et toutes les femmes ont tous les mêmes objectifs, la même façon de vivre et de penser. Le fait que cela ne corresponde à aucune réalité, ainsi que l’ont montré d’innombrables réactions après l’attentat contre Charlie Hebdo, n’a absolument pas d’importance. Et bien entendu leur chef de file est un malin, roublard et manipulateur qui, vous allez voir ce que vous allez voir, va enfumer tout le monde. Les amis du narrateur, qui dans leur jeunesse ont fait partie des identitaires, gardent en revanche un souvenir amusé de ces groupuscules d’extrême droite. L’un d’eux va jusqu’à expliquer : « Nous n’étions ni racistes, ni fascistes –enfin si, pour être tout à fait honnête, certains identitaires n’en étaient pas très loin ; mais moi en aucun cas, jamais ». Un personnage qui résume à lui seul toute l’épouvantable ambiance de ce texte.

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