• Conseillé par
    16 septembre 2017

    Une inspectrice normale!

    Quel plaisir de retrouver Amaia Salazar et sa tribu à la fois attachante et boiteuse. Cette jeune mère qui peine, parfois, à concilier heures d'allaitement et enquête sur le terrain, est aussi une inspectrice et elle se révèle d'une singulière normalité. Oui, elle peut avoir un coup de blues d'après accouchement, et en vouloir, même, à son si parfait mari coupable d'avoir préparé un biberon plutôt que de l'attendre en calmant avec efficacité leur bébé ! Jeune mère normale ? Trop simple... les fantômes de sa propre enfance n'en ont pas terminé avec Amaia (malgré un bon coup de balai dans " Le gardien invisible) et ces coupables de crimes qui se suicident mettent la policière en difficulté. Tout comme des actes proches de la sorcellerie commis en marge de ses investigations.

    L'intrigue se déroule sur plusieurs niveaux : policier, judiciaire, familial, amical et, comme pour le premier volume de la trilogie de Baztán, avec un coup de main... surnaturel.

    Un adjoint, Montes, toujours suspendu, un autre qui ne parvient pas à la considérer comme sa chef, il reste heureusement Iriarte et Jonan pour épauler l'inspectrice Salazar. Avec la réapparition de la mère d'Amaia, folle et dangereuse, il faudra plus que le tarot de la tante Engrasi, les talents divinatoires de sa sœur Ros et l'amour de son mari, James, pour soutenir la jeune femme. Car, dans l'ombre de la mère criminelle, rôde un mal encore plus grand qui a déjà fait de nombreuses victimes. Le (trop sexy) juge Markina, en adoration plus qu'envahissante devant Amaia, sera-t-il d'une aide efficace pour dénouer l'écheveau de cette enquête aux ramifications complexes ? Ou faudra-t-il associer esprits et preuves scientifiques pour éviter que son fils, Ibai, ne soit l'une des victimes ? Baztán la tellurique vous captivera à coup sûr. « Ofrenda a la tormenta », le dernier volume qui a conquis plus de 400 000 lecteurs en Espagne est en cours de traduction. Ouf !  

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  • Conseillé par
    19 avril 2016

    Au tribunal de Pampelune, la mère de Johana Marquez attend que soit jugé celui qui a assassiné sa fille. Mais Jason Medina a décidé d'échapper à la justice en se tranchant la gorge avec un cutter dans les toilettes du tribunal. Dans sa poche, une enveloppe adressée à l'inspectrice Amaia Salazar, à l'intérieur un seul mot : ''Tarttalo''. Pour la policière qui vient de donner naissance à un petit Ibai, ce n'est que le début d'une périlleuse enquête. Des femmes originaires de la vallée de Baztan meurent sous les coups d'un mari ou d'un amant abusif, leurs corps est amputé d'un bras qui reste introuvable et les assassins se suicident en laissant derrière eux la même signature, celle du Tarttalo, ce cyclope légendaire, anthropophage cruel et monstrueux. Entre deux tétées, Amaia se met à la poursuite du monstre, tout en s'occupant de l'église d'un petit village, victime de profanations à répétition. Un lien pourrait exister entre celles-ci et les Cagots, une communauté de parias, victimes d'une terrible discrimination durant des siècles. Une lourde charge de travail pour la jeune maman qui peine concilier enquêtes et vie de famille.

    Si c'est toujours un plaisir d'embarquer pour le pays basque avec Dolores Redondo, ce deuxième tome de la trilogie du Baztan souffre de la personnalité agaçante de l'inspectrice Salazar qui n'en finit pas de sombrer dans sa triste histoire familiale tout en se démenant pour être une mère parfaite, activité peu compatible avec la vie trépidante de chef de la brigade spéciale des homicides de Pampelune. Au four et au moulin, Amaia en devient pleurnicharde et injuste envers un mari, parfait lui pour le coup, qui tente de lui faciliter la tâche et ne reçoit en contrepartie que silences renfrognés et récriminations. La famille d'Amaia reste d'ailleurs au centre de cette nouvelle enquête, sa terrible mère n'ayant jamais fini de nuire, même du fin fond de l'hôpital psychiatrique où elle est enfermée. Mais si l'on passe outre ce défaut, De chair et d'os est encore une fois un fabuleux voyage dans la mystérieuse vallée du Baztan, entre nature sauvage et croyances ancestrales. Le basajaun, gardien de la forêt, laisse ici la place au Tarttalo, qui, selon la légende, se régalait d'agneaux, de bergers et de tout être humain passant par là, n'hésitant pas à entasser les ossements de ses victimes devant sa grotte, histoire d'impressionner le voisinage. L'occasion pour l'auteur d'évoquer les ''instigateurs'', ces criminels qui incitent au meurtre par leur pouvoir de persuasion, sans y participer activement. Et ce n'est pas là le seul intérêt de cette longue et passionnante intrigue puisqu'il y est aussi question des Cagots. Surtout connus dans le Sud de la France et l'Espagne, ils vivaient en marge des village, accusés de tous les maux, condamnés à vivre entre eux sans pouvoir se mêler au reste de la population. Pas suffisamment exploité par l'auteur, ce sujet méconnu mérite qu'on s'y attarde et qu'on le creuse par des recherches personnelles.
    Bref, un polar intéressant par ses aspects culturels, doté d'une intrigue qui tient la route, mais qui mériterait d'être allégé des tourments maternels de l'enquêtrice. La suite est d'ores et déjà dans les librairies, on veut bien se laisser tenter...