Ce qu'il advint du sauvage blanc

François GARDE

Gallimard

  • Conseillé par
    18 octobre 2016

    Une triste histoire

    Il est difficile de se détacher du livre tant les personnages sont attachants et intéressants. D'un côté, Narcisse un matelot "oublié" lors d'une escale et Octave, un humaniste géographe qui va prendre en charge Narcisse lors de son retour vers l' Europe.
    Hélas, malgré l'engouement de certains, on devine très vite que la réintégration dans la civilisation occidentale va être compliquée.
    Le livre expose les points de vue de Narcisse et d'Octave de manière simultanée ce qui donne du souffle au roman.


  • Conseillé par (Libraire)
    19 février 2013

    Exceptionnel !

    Passionnant, Ce qu'il advint du sauvage blanc n'est pas uniquement un roman d'aventure hors norme, c'est aussi et surtout un roman sur la différence, l'identité, la solitude et l'acceptation de l'autre.


  • Conseillé par
    27 octobre 2012

    Australie, tribue

    La narration alterne entre le récit de Narcisse, jeune marin abandonné sur une côte déserte, et les lettres qu'Octave envoie au Président de la Société de Géographie.

    Au fil des chapitres, nous découvrons comment Narcisse a cru mourir de faim et de soif au milieu d'une nature luxuriante mais dont il ne savait lire les codes ; comment il a été recueilli et soigné par une tribu ; et comment, peu à peu, il en a appris les us et coutumes jusqu'à en oublier sa langue.

    En parallèle, Octave raconte au Président de quelle façon il a fait connaissance avec ce "sauvage blanc" ; comment il a découvert son identité ; ainsi que les avancées de sa "transformation" en homme civilisé, capable de rencontrer et de converser avec l'impératrice Eugénie.

    Bien sûr, tous les clichés du XIXe siècle sont présents : Narcisse n'est qu'un petit marin qui s'est laissé corrompre par les sauvages ; le bel esprit domine la très scientifique Société de Géographie française qui, au contraire de nos amis les anglais, n'a pas su donner tout son sens et son importance à cette découverte.

    Octave lui-même veut absolument que Narcisse occupe un emploi en France, allant jusqu'à payer des recherches en Australie pour retrouver les enfants de Narcisse qu'il baptise lui-même. Jamais il ne se demande si Narcisse n'aurait pas aimé retourner auprès de ses enfants....

    Ce "sauvage blanc" est à l'image de la tribu qui l'a hébergée, nourri et fait sien : discret, peu bavard, secret, mais en totale communion avec la nature.

    Un roman que j'ai beaucoup aimé, un coup de coeur.

    L'image que je retiendrai :

    Celle de l'unique repas de la tribu, en fin de journée, lorsque le soleil s'est caché et qu'il fait frais. Un repas cuit dans la terre, sorte de "bougnat".

    [[http://motamots.canalblog.com/archives/2012/09/26/25164670.html,LINK:
    http://motamots.canalblog.com/archives/2012/09/26/25164670.html]]


  • Conseillé par
    18 juin 2012

    En 1844, le jeune matelot Narcisse Pelletier originaire de Vendée est abandonné pas son navire sur une côté australienne. Dix-sept ans plus tard après avoir vécu avec les aborigènes, il est recueilli par un navire anglais. A Sydney, il erre à moitié nu, ne parlant aucune langue. Octave de Vallonbrum le prend sous son aile et est déterminé à comprendre qui est ce sauvage blanc.

    Ce roman à deux voix inspiré d'une histoire vraie est très, très loin d’être une pâle copie de Robinson Crusoé ! Nous suivons le jeune Narcisse Pelletier à partir du moment où il se réveille seul sur une plage d’Australie.Matelot, il croit que son navire viendra de retour le chercher. Forcément, le capitaine remarquera qu’il lui un manque un homme. Il ne sait comment faire pour se nourrir, trouver de l’eau dans cet environnement inconnu. Affaibli, il sombre dans un état proche de l’inconscience prêt à attendre la mort. A son réveil, une femme âgée s'occupe de lui. Et voilà que commence l’aventure de Narcisse avec les aborigènes. Des espoirs qui renaissent, des doutes, des peurs et nous le quittons lorsqu’il devient Amglo, un membre des aborigènes. En parallèle, à travers la correspondance d’Octave de Vallonbrum, membre de la Société de Géographie, nous le retrouvons à trente-quatre ans. Cet homme a pris le parti de prendre Narcisse/ Amglo sous sa protection et de tenter de comprendre qui il est. Une énigme doublée de « rendre » Amglo à l’état civilisé.

    Les sentiments sont merveilleusement rendus ainsi que les questionnements ! A travers le regard d'Octave de Vallobrum, François Garde nous invite à la réflexion sur des questions humanistes et ethnologiques dont une : qu'est-ce qu'un monde dit civilisé (et selon quels concepts)? Tout l’art de l’auteur est d’attirer notre attention sur certaines questions : comment un homme peut-il oublier sa langue maternelle, comment un individu effectue ses premiers pas dans une autre civilisation jusqu’à oublier son identité première et bien d'autres encore.
    Non seulement, François Garde réussit à écrire avec le phrasé du contexte historique mais en plus il se glisse avec une parfaite maîtrise dans la peau de trois hommes : Narcisse à dix-huit ans, Narcisse/Amglo dix-sept ans plus tard et celle d’Octave de Vallonbrume.

    Un premier roman très brillant et passionnant sur tous les points, chapeau bas !