Une vie à soi

Laurence Tardieu

Flammarion

  • Conseillé par
    21 octobre 2014

    dépression, photographie

    A ma grande honte, je ne connaissais pas Diane Arbus et son travail. J'ai aimé découvrir son enfance, puis sa vie de femme et son travail d'artiste.

    L'auteure fait un parallèle avec sa propre vie et son travail d'écrivain.

    En revanche, j'ai moins apprécié les descriptions des rêves de Laurence.

    Je m'aperçois, quelques jours après cette lecture, qu'il ne m'en reste pas grand chose.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2014/10/14/30760930.html


  • 17 septembre 2014

    Depuis la parution de La Confusion des peines, Laurence Tardieu nage en eaux troubles.

    Un dimanche d'automne 2011, elle sort bouleversée d'une exposition des photographies de Diane Arbus au Jeu de paume.

    Dans Une Vie à soi, nous découvrons une natation synchronisée entre ces deux femmes qui tentent d'échapper au carcan familial d'une famille qui bâtit sa vie comme dans le béton pour mieux engluer les jeunes femmes avides de liberté, soucieuses d'accomplir leurs passions. L'une amplifie le mouvement du corps dès l'âge de quatorze ans et son souffle devient signe en figeant les instants précieux de la vie tourmentée sur des clichés en noir et blanc, sa consoeur courbe l'échine et se noie dans le travail. Obéissante et délicieuse enfant qui ne veut déplaire, elle commence une vie de femme paisible mais ennuyeuse.


    Diane et Laurence comme deux sylphides brassent la vie et les mots deviennent des bulles d'air à la surface, parfois le tourbillon les emporte et les mots s'amoncellent sur les pages. Les eaux sont pleines de spectres, de paternels mutiques, de mères austères, d'hommes bienveillants et attachants comme celui en chemise bleue qui insuffle le goût de vivre.Les amphores se remplissent de souvenirs délicieux de l'espace à soi, la chambre d'enfant se fait le cocon protecteur où l'on s'isole un peu pour reprendre son souffle.

    Comme une couturière céleste, Laurence Tardieu écrit un texte dont la grâce saccadée du portrait en miroir dévoile en douceur qu'"il n'y a rien que j'aimais plus que vivre". Diane abandonne le mouvement, se noie littéralement.Disparaître est un mieux. Le miroir se brise et Laurence s'observe autrement.

    Pourquoi s'empêche-t-on de vivre? Bouleversante parution chez Flammarion.


  • Conseillé par
    29 août 2014

    Un livre touchant, sensible, questionnant.

    Comment se reconnaître, retrouver le fil de son enfance, de ses peurs, s'analyser en analysant la vie d'une autre.
    Tant de points communs troublants dénichés entre les deux femmes.
    Comment un parallèle tissé avec la vie d'une autre artiste va permettre de descendre au plus profond de soi pour pouvoir remonter peu à peu vers la lumière.
    Émerger du lac noir.

    Difficile de mettre des mots sur un tel texte... il faut le lire tout simplement.... parce cette introspection est livrée par une très belle plume, et que chacun y trouvera également des liens avec sa propre histoire, ses propres souvenirs d'enfance , de rapports familiaux, de choix... S'autoriser à vivre. A tracer son propre chemin. Bien des barrières à franchir avant de pouvoir y parvenir.

    Et puis, il y a aussi une réflexion sur l'écriture, l'art, la photographie, et une envie maintenant pour moi de mieux connaître Diane Arbus et d'explorer son oeuvre.

    Bonheur d'écrire, bonheur de vivre... et bonheur de lire un tel récit. Merci Laurence Tardieu...

    et un grand merci à la Librairie dialogues pour avoir fait de ce livre ma première lecture de la rentrée littéraire 2014!


  • Conseillé par
    24 août 2014

    Comment Diane sauva Laurence

    En pleine crise existentielle, à un moment où elle se dit « en train de sombrer », Laurence Tardieu découvre la photographe Diane Arbus. Une rencontre inattendue au musée parisien du Jeu de Paume lors de l’exposition consacrée à l’artiste, un jour d’automne ; une rencontre bouleversante et profondément intime. Et alors que la vie de la photographe défile sous ses yeux, l’écrivain voit resurgir des souvenirs enfouis. Leurs existences se ressemblent et se répondent, même. Elle va avoir quarante ans, et quarante ans la séparent de Diane Arbus. A la lumière du quotidien d’une autre, elle revisite sa propre histoire.

    Et très vite, Diane l’envahit. Dans ses rêves la nuit, sur les photographies, le jour, Laurence compare leurs deux vies. Tout lui revient :

    Lire la suite de la critique sur le site o n l a l u


  • Conseillé par
    22 août 2014

    "J'ai découvert Diane Arbus un dimanche d'automne 2011. (...) Depuis des mois, je me sentais enserrée dans un effroi et une souffrance intenses que je ne parvenais à dire à personne. J'essayais de me retenir à tout ce qui tenait, mais rien ne tenait, plus rien ne tenait. Tout s'effritait sous mes doigts."
    Un dimanche d'automne 2001, Laurence Tardieu qui depuis la parution la confusion des peines n'arrive plus à retrouver le chemin de l'écriture se rend par hasard à l'exposition consacrée à la photographe américaine Diane Arbus. Bouleversée par ses photos, elle veut tout savoir sur l'artiste et découvre des points communs entre leurs deux vies. Ce sont deux histoires en parallèle qui se répondent et la vie de Diane Arbus trouve une résonance chez l'auteure. Comme dans un miroir, ses propres souvenirs remontent et jaillissent. "Plus je découvrais qui elle avait été, plus des pans entiers de ma vie revenaient à moi, comme les images d'un film oublié qu'elle me faisait revoir. Qu'elle me faisait revivre."

    La même enfance et "la même docilité, la même expression apeurée. La même sensation d'être là, et de ne pas y être", le même milieu social privilégié et bourgeois mais aussi la même solitude. Cette quête permet à Laurence Tardieu de se "rassembler", Diane Arbus a été un harnais pour Laurence Tardieu auquel elle s'est accrochée.

    On plonge dans la sincérité de Laurence Tardieu, dans sa sensibilité mais aussi dans sa douleur et ce sont des rafales d'émotions qui nous transpercent ! Sans mettre le lecteur en position de voyeur et sans pathos, mais avec une pudeur si belle et une écriture lancinante, lumineuse et délicate, on assiste à sa renaissance et à celle d'une vie bien à elle.
    Un livre qui m' a touchée-coulée et qui a trouvé écho en ma personne. Car chacun peut être amené à faire une rencontre fortuite qui lui donnera la force de se relever ou d'apercevoir enfin une lumière.