- EAN13
- 9782213663999
- Éditeur
- Fayard
- Date de publication
- 31/08/2011
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Ressources inhumaines
Les gardiens de camps de concentration et leurs loisirs
Fabrice d'Almeida
Fayard
Autre version disponible
-
Papier - Fayard 26,00
Quelle était la durée du temps de travail d’un gardien de camp de
concentration ? Préférait-il jouer aux cartes, pratiquer la boxe ou se
délasser en lisant un roman policier ? Sa famille vivait-elle avec lui ? Il
n’existe aucune étude systématique des gardiennes et des gardiens. Les sources
ne manquent pourtant pas, entre les archives de la SS conservées à Berlin et
les nombreux dossiers individuels constitués lors de l’épuration. Ce livre
part des documents de l’administration centrale qui les encadrait. L’ordre SS
gérait tous les grands camps de concentration et d’extermination ainsi que des
établissements annexes moins connus. L’enquête reconstitue la stratégie de
gestion des ressources humaines que Himmler et ses adjoints ont mise en œuvre,
non seulement pour permettre aux bourreaux d’accomplir leur office, mais
surtout pour éviter qu’ils s’ennuient. A Auschwitz, les gardiens n’ont pas
seulement exterminé des femmes et des enfants, ils ont aussi tué le temps. Les
tueurs nazis ont joui de loisirs savamment organisés alors qu’à la même époque
les surveillants du Goulag étaient laissés dans une condition à peine
supérieure à celle des détenus. En adoptant l’angle de vue des tueurs, le
livre ne prétend pas excuser leur crime. Mais ce regard dérangeant dévoile la
gouvernance de l’entreprise SS et les choix des leaders nazis dont l’ambition
était de donner à leurs auxiliaires une vie agréable, celle d’une élite qui se
pensait comme une nouvelle noblesse prédatrice. Jeux, lectures, cinémas,
théâtres, bordel et vie de famille : le temps libre était pensé dans le
détail. Tout cela banalisait la nature du «travail».
concentration ? Préférait-il jouer aux cartes, pratiquer la boxe ou se
délasser en lisant un roman policier ? Sa famille vivait-elle avec lui ? Il
n’existe aucune étude systématique des gardiennes et des gardiens. Les sources
ne manquent pourtant pas, entre les archives de la SS conservées à Berlin et
les nombreux dossiers individuels constitués lors de l’épuration. Ce livre
part des documents de l’administration centrale qui les encadrait. L’ordre SS
gérait tous les grands camps de concentration et d’extermination ainsi que des
établissements annexes moins connus. L’enquête reconstitue la stratégie de
gestion des ressources humaines que Himmler et ses adjoints ont mise en œuvre,
non seulement pour permettre aux bourreaux d’accomplir leur office, mais
surtout pour éviter qu’ils s’ennuient. A Auschwitz, les gardiens n’ont pas
seulement exterminé des femmes et des enfants, ils ont aussi tué le temps. Les
tueurs nazis ont joui de loisirs savamment organisés alors qu’à la même époque
les surveillants du Goulag étaient laissés dans une condition à peine
supérieure à celle des détenus. En adoptant l’angle de vue des tueurs, le
livre ne prétend pas excuser leur crime. Mais ce regard dérangeant dévoile la
gouvernance de l’entreprise SS et les choix des leaders nazis dont l’ambition
était de donner à leurs auxiliaires une vie agréable, celle d’une élite qui se
pensait comme une nouvelle noblesse prédatrice. Jeux, lectures, cinémas,
théâtres, bordel et vie de famille : le temps libre était pensé dans le
détail. Tout cela banalisait la nature du «travail».
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