- EAN13
- 9782251908434
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 19/09/2018
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
Comment un Grec de l’Antiquité voyait-il la Terre et plus généralement le
monde ? On peut dire sans grand risque d’erreur que depuis Homère jusqu’au
début de notre ère, l’image la plus répandue était celle d’une galette plate
coiffée d’un hémisphère céleste, avec probablement en dessous d’elle un
hémisphère symétrique. Existait-il quelque chose au-delà de cette sphère
idéale ? Peu de gens se posaient la question. Quant à la Terre elle-même, on
savait à peu près qu’elle comportait trois continents, mais on préfèrait la
voir — pour des raisons politiques mais aussi logiquement satisfaisantes —
partagée harmonieusement entre deux continents seulement, l’Europe et l’Asie.
Cette image était-elle aussi celle du monde savant ? Certains de nos
contemporains seront sans doute surpris d’apprendre que, bien avant Magellan,
Aristote écrit au ive siècle avant notre ère que « La Terre est assurément
sphérique » ; et l’idée qu’on puisse atteindre l’Inde en naviguant vers
l’ouest depuis les colonnes d’Héraclès [Gibraltar] ne lui semble pas
incroyable. Toutefois, l’accord ne régnait pas entre les « philosophes ».
Certains prédécesseurs d’Aristote avaient de la Terre une tout autre image,
parfois bien déconcertante ; et on sera sans doute étonné de voir qu’après
lui, en dépit de remarquables progrès scientifiques, les géographes grecs et
romains ne jugeaient habitable qu’un petit espace de l’hémisphère nord (en y
intégrant l’Afrique !), et dessinaient en conséquence d’étranges cartes du
monde. L’étude menée ici fait découvrir parallèlement chez les Grecs deux
représentations du monde : celle des savants, assez facile à retrouver d’après
leurs écrits, et celle du peuple, moins étudiée, qui se lit pourtant
clairement en filigrane dans les oeuvres littéraires, et parfois aussi dans
les oeuvres figurées.
monde ? On peut dire sans grand risque d’erreur que depuis Homère jusqu’au
début de notre ère, l’image la plus répandue était celle d’une galette plate
coiffée d’un hémisphère céleste, avec probablement en dessous d’elle un
hémisphère symétrique. Existait-il quelque chose au-delà de cette sphère
idéale ? Peu de gens se posaient la question. Quant à la Terre elle-même, on
savait à peu près qu’elle comportait trois continents, mais on préfèrait la
voir — pour des raisons politiques mais aussi logiquement satisfaisantes —
partagée harmonieusement entre deux continents seulement, l’Europe et l’Asie.
Cette image était-elle aussi celle du monde savant ? Certains de nos
contemporains seront sans doute surpris d’apprendre que, bien avant Magellan,
Aristote écrit au ive siècle avant notre ère que « La Terre est assurément
sphérique » ; et l’idée qu’on puisse atteindre l’Inde en naviguant vers
l’ouest depuis les colonnes d’Héraclès [Gibraltar] ne lui semble pas
incroyable. Toutefois, l’accord ne régnait pas entre les « philosophes ».
Certains prédécesseurs d’Aristote avaient de la Terre une tout autre image,
parfois bien déconcertante ; et on sera sans doute étonné de voir qu’après
lui, en dépit de remarquables progrès scientifiques, les géographes grecs et
romains ne jugeaient habitable qu’un petit espace de l’hémisphère nord (en y
intégrant l’Afrique !), et dessinaient en conséquence d’étranges cartes du
monde. L’étude menée ici fait découvrir parallèlement chez les Grecs deux
représentations du monde : celle des savants, assez facile à retrouver d’après
leurs écrits, et celle du peuple, moins étudiée, qui se lit pourtant
clairement en filigrane dans les oeuvres littéraires, et parfois aussi dans
les oeuvres figurées.
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