- EAN13
- 9791039901888
- ISBN
- 979-10-399-0188-8
- Éditeur
- Syllepse
- Date de publication
- 25/01/2024
- Collection
- HISTOIRE ENJEUX (1)
- Dimensions
- 21 x 15 x 2,5 cm
- Poids
- 610 g
- Langue
- allemand
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
L'origine du christianisme
Une étude historique
De Karl Kautsky
Traduit par Richard Poulin
Syllepse
Histoire Enjeux
Offres
Dans l'Empire romain sévissait un dangereux groupe de révolutionnaires qui sapaient la religion et les fondements de l'État: ils étaient connus sous le nom de chrétiens.
Les chrétiens niait que la volonté de l'empereur fût la loi suprême, leur «parti» était sans patrie et international et s'étendait depuis la Gaule jusqu'à l'Asie.
Il avait fait longtemps un travail de sape souterrain et se croyait assez fort pour paraître au grand jour. Il avait une forte présence dans les légions romaines. L'empereur ne put conserver son calme en voyant saper l'ordre, l'obéissance et la discipline. Les insignes des chrétiens furent interdits et ils furent persécutés et jetés aux lions. La répression fut si efficace que l'armée allait être bientôt composée en majeure partie de chrétiens et que le nouvel empereur, Constantin, proclamait le christianisme religion d'État...
Karl Kautsky est probablement le premier marxiste à s'intéresser à la fois au mouvement et à la personnalité énigmatique de l'homme qui fut crucifié par les autorités romaines. Publié en 1908 et traduit en neuf langues, mais jamais en français, son livre permet de saisir dans sa matérialité historique l'expansion mondiale du christianisme.
Il éclaire l'attrait du christianisme des origines qui a permis au mouvement d'émancipation moderne de s'approprier la figure de Jésus comme prophète et martyr de la cause populaire. Attrait que l'on retrouve dans la théologie de la libération latino-américaine, dans le mouvement des prêtres ouvriers et chez des hommes comme Martin Luther King.
C'est donc à une interprétation du christianisme primitif comme précurseur du mouvement socialiste ouvrier dénonçant l'injustice et le culte du veau d'or que nous invite Karl Kautsky, lui-même penseur de la social-démocratie allemande.
Il oppose un récit matérialiste de la nouvelle religion à la mythologie chrétienne et, ce faisant, il montre la capacité du marxisme à rendre compte d'un processus historique complexe, en interprétant un phénomène religieux en termes de lutte des classes.
Selon lui, ce qui distingue le messianisme de Jésus des autres prophètes juifs rebelles de l'époque, c'est son caractère social et sa vocation de rédempteur international. Seul le Messie, porteur d'un message social, et non strictement national, pouvait transcender les limites du judaïsme, survivre à la destruction du temple de Jérusalem et trouver une oreille attentive parmi les pauvres au sein du vaste Empire romain.
Crucifié, le Messie issu du peuple parvint ainsi à faire plier Rome et à conquérir le monde.
Cependant, au cours des siècles, l'«organisation» qui s'est constituée autour de son message devint elle-même une machine de domination et d'exploitation. Cette «inversion dialectique», nous dit Kautsky, n'est en rien unique, il en sera de même de bien des mouvements mondiaux porteurs d'aspirations démocratiquee et émancipatrices; il prend l'exemple de la Révolution française et de Napoléon et nous pourrions, aujourd'hui, y ajouter celui du communisme soviétique et de Staline.
Les chrétiens niait que la volonté de l'empereur fût la loi suprême, leur «parti» était sans patrie et international et s'étendait depuis la Gaule jusqu'à l'Asie.
Il avait fait longtemps un travail de sape souterrain et se croyait assez fort pour paraître au grand jour. Il avait une forte présence dans les légions romaines. L'empereur ne put conserver son calme en voyant saper l'ordre, l'obéissance et la discipline. Les insignes des chrétiens furent interdits et ils furent persécutés et jetés aux lions. La répression fut si efficace que l'armée allait être bientôt composée en majeure partie de chrétiens et que le nouvel empereur, Constantin, proclamait le christianisme religion d'État...
Karl Kautsky est probablement le premier marxiste à s'intéresser à la fois au mouvement et à la personnalité énigmatique de l'homme qui fut crucifié par les autorités romaines. Publié en 1908 et traduit en neuf langues, mais jamais en français, son livre permet de saisir dans sa matérialité historique l'expansion mondiale du christianisme.
Il éclaire l'attrait du christianisme des origines qui a permis au mouvement d'émancipation moderne de s'approprier la figure de Jésus comme prophète et martyr de la cause populaire. Attrait que l'on retrouve dans la théologie de la libération latino-américaine, dans le mouvement des prêtres ouvriers et chez des hommes comme Martin Luther King.
C'est donc à une interprétation du christianisme primitif comme précurseur du mouvement socialiste ouvrier dénonçant l'injustice et le culte du veau d'or que nous invite Karl Kautsky, lui-même penseur de la social-démocratie allemande.
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Selon lui, ce qui distingue le messianisme de Jésus des autres prophètes juifs rebelles de l'époque, c'est son caractère social et sa vocation de rédempteur international. Seul le Messie, porteur d'un message social, et non strictement national, pouvait transcender les limites du judaïsme, survivre à la destruction du temple de Jérusalem et trouver une oreille attentive parmi les pauvres au sein du vaste Empire romain.
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Cependant, au cours des siècles, l'«organisation» qui s'est constituée autour de son message devint elle-même une machine de domination et d'exploitation. Cette «inversion dialectique», nous dit Kautsky, n'est en rien unique, il en sera de même de bien des mouvements mondiaux porteurs d'aspirations démocratiquee et émancipatrices; il prend l'exemple de la Révolution française et de Napoléon et nous pourrions, aujourd'hui, y ajouter celui du communisme soviétique et de Staline.
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