Alex-Mot-à-Mots

https://alexmotamots.fr/

Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Conseillé par
30 mars 2017

anticipation

Tant pis si je me répète : ouvrir un roman de Sandrine Collette, c’est savoir que l’on va plonger dans un univers noir.

Et ce roman-ci l’est à plus d’un titre : noir de crasse, noir d’avenir bouché, noir d’une humanité qui tente de survivre, noir de mauvais sentiments.

Une seule lueur : le bébé de Moe pour qui elle se battra bec et ongles, jusqu’à commettre de nombreux forfaits pour s’en sortir.

Je me demandais pourquoi une casse en couverture du roman : c’est parce que l’action se déroule dans une casse transformée en camp de détention des services sociaux.

J’ai aimé les digressions qui nous racontent l’histoire des filles du bloc de Moe. Nous découvrons ainsi leur parcours et comment la vie les a malmené. Toutes les filles, sauf une : la moins résignée.

Une fin en happy end que je n’attendais pas. Je ne saurai dire si elle m’a déçu. Mais le roman est poignant.

L’image que je retiendrai :

Celle de la petite voiture attribuée à Moe, dans lequel elle va faire son nid tant bien que mal.

Alex Mot à Mots

Extraits

Belin - Gallimard

4,55
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27 mars 2017

amour, commerce

Une histoire d’amour au milieu des chiffons. Je sais, c’est un peu raide comme résumé, mais vous connaissez mon esprit de synthèse.

J’ai découvert tous les tissus possibles et imaginables, nous qui ne nous vêtons plus que de jeans et de coton (un peu de soie encore, parfois, en cas de mal de gorge).

Mais oui, Emile Zola a un talent incomparable pour nous décrire l’emprise des Grands Magasins et la destruction du petit commerce ; les coups marketing avant l’heure et la taylorisation du travail des vendeuses/eurs.

Les descriptions sont parfois un peu longues, mais rien de tel pour faire vivre Le Bonheur des Dames, qui devient un personnage à part entière.

Denise, le personnage principal, m’a un peu agacée, au début. Fraîchement débarquée de Valognes (c’est où ça ? C’est beau, mais c’est loin…), elle est un peu cruche au milieu du rayon et en amour.

J’ai préféré le personnage de Mme Aurélie, la première du rayon, et son fils qui n’en fait qu’à sa tête.

Sans oublier les bourgeoises qui volent de la dentelle pour le plaisir du frisson.

Mais M. Zola démontre avec brio que ce Bonheur des Dames n’est qu’une nouvelle forme d’emprisonnement des femmes :

« Alors, plus haut que les faits déjà donnés, au sommet, apparut l’exploitation de la femme » (p.70)

« Il ne pensait qu’à elle, cherchait sans relâche à imaginer des séductions plus grandes, et, derrière elle, quand il lui avait vidé la poche et détraqué les nerfs, il était plein du secret mépris de l’homme auquel une maîtresse vient de faire la bêtise de se donner. » (p.70)

« Il professait que la femme est sans force contre la réclame, qu’elle finit fatalement par aller au bruit. » (p.214)

Bref, je ne regarderai plus les tissus avec le même oeil maintenant.

L’image que je retiendrai :

Celle des rouleaux de tissus empilés dans la cave et par terre, formant des montages.

http://alexmotamots.fr/au-bonheur-des-dames-emile-zola/

Les Presses de la Cité

21,00
Conseillé par
27 mars 2017

Cornouailles, thriller

Oui, ce roman avait tout pour me plaire : une jeune femme battante au passé trouble fraîchement installé dans une vieille demeure en Cornouailles ; un beau-fils qui perçoit l’avenir ; une belle-mère qui perd la tête en vieille lady anglaise très digne ; les mines qui ont fait la fortune de la famille en toile de fond ; et la mystérieuse disparition de la première femme dont le corps n’a jamais été retrouvé.

L’auteure multiplie les fausses pistes et parsème les révélations ; même le mari, au départ au-dessus de tout soupçon révèle son côté obscur.

Des chapitres comme des comptes à rebours avant la date fatidique de Noël.

Tout est là, je vous dis. Sauf le style.

Je n’avais pas lu le précédent et premier roman de l’auteur qui, apparemment, a eu du succès. Les seconds romans sont souvent moins bons. Espérons que le troisième sera meilleur.

L’image que je retiendrai :

Celle des petites routes de campagne sur lesquelles roule Rachel, dans le brouillard.

http://alexmotamots.fr/la-menace-s-k-tremayne/

Jean Hegland

Éditions Gallmeister

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27 mars 2017

survie

Le nature-writting ce n’est pas mon truc, ni les romans post-apocalyptique, d’habitude. Pourtant, cette lecture a été un coup de coeur.

Dans une maison californienne située à l’orée d’un bois, deux jeunes filles et leur papa tentent d’organiser leur vie sans électricité (elle a disparu peu à peu), puis sans pétrole (il n’y en a plus non plus). Coupés du monde, le père garde pourtant espoir que la vie reprendra son cours.

Mais tout ne se passe pas tout à fait comme prévu.

Si Eva aime danser et ne pense qu’à ça, Nell prépare son examen d’entrée à Harvard. Mais la nécessité de manger les pousse à cultiver le potager et le verger, à faire des bocaux pour l’hiver.

Ce roman pourrait paraître ennuyeux, mais il n’en est rien, car il y a toujours une nouvelle difficulté qui attend les personnages.

Petit à petit, l’atmosphère devient plus lourde, la situation plus désespérée. Sans oublier les cauchemars de Nell.

J’ai aimé le mantra de la mère qui poursuit encore les filles longtemps après : « ta vie t’appartient« .

J’ai aimé Eva qui danse, encore et toujours, malgré les deuils et sans musique.

J’ai aimé l’ingéniosité dont les filles font preuve pour survivre, leur lien à la nature qui se tisse peu à peu, mais aussi leurs coups de blues.

Une lecture marquante. Un coup de coeur.

L’image que je retiendrai :

Celle des plantes médicinales que Nell apprend à connaître pour soigner sa soeur.

Quelques citations :

J’avais appris que l’envol et le frisson valaient la peine d’avoir eu peur. (p.62)

Tout ce qui nous menace, ce sont les souvenirs, tout ce qui me fait souffrir, ce sont les regrets. (p.68)

Mais que je le touche ou que je m’enfuie, que je rêve ou que je sois éveillée, le jour de son anniversaire ou n’importe quel autre jour, ma vie entière est contaminée par le fait qu’il est mort. (p.97)

http://alexmotamots.fr/dans-la-foret-jean-hegland/

Fayard/Mazarine

21,90
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27 mars 2017

Angleterre, policier

Ce très bon « Tuniraspastecoucher » anglais m’a redonné goût à la lecture.

Premier roman, l’auteur a déjà les codes du bon thriller psychologique : chapitres courts en alternance, personnages biens campés et intriguants, action prenante. Et le petit plus : une maison comme personnage à part entière.

L’auteur lance des fausses-pistes et sait faire rebondir le récit pour nous tenir en haleine.

Peu d’hémoglobine, mais du suspens encore et toujours.

Et puis le manipulateur n’est pas forcément celui que l’on croit, ni la fameuse fille d’avant du titre non plus…

Bref, j’ai adoré !

L’image que je retiendrai :

Celle du questionnaire distribué à chaque postulant pour la location de la fameuse maison. Ce questionnaire est repris en début de chaque partie du livre.

Quelques citations :

Ce qu’il y a d’étrange avec le chagrin, c’est cette façon qu’il a de vous sauter dessus au moment où vous vous y attendez le moins. (p.146)

http://alexmotamots.fr/la-fille-davant-j-p-delaney/