Matatoune V.

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Pourquoi ce titre « vagabonderautourdesoi »? Qu’on parte à l’autre bout du monde, au bout de notre rue, qu’on se concentre sur la lecture d’une phrase, à la vue d’un tableau, à l’écoute d’une musique, à la vue d’un film, d’une pièce de théâtre, etc. j’ apprends chaque jour un peu sur le monde et sur moi ! (…)

Roman

Calmann-Lévy

19,90
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18 août 2021

Gargantuesque !

Pour ces mois d’automne, Guillaume Sire s’immerge avec Les Contreforts au cœur de son pays natal là où la nature explose de senteurs entêtantes, d’une faune décomplexée et omniprésente en proposant une épopée en cinq actes sur la fin d’un monde.
Pierre de Testasecca est un jeune adolescent égaré au milieu de sa famille qui vit dans un château situé sur le mont Montahut à vingt kilomètres au sud-est de Carcassonne au milieu des contreforts des Corbières, inspiré du Château de Montrafet. Dans cette famille, Clémence, sa grande-sœur, moins de dix-huit, est son ancre, sa balise anti-naufrage au milieu de ce monde en déliquescence et représente « un voilier en suspension à un ou deux mètres au-dessus de la mer, mer trouble, noire, brutale ».
Pierre chasse le perdreau à la croule c’est à dire au chant du mâle en rut qui suit sa future épousée. Dans ce monde, les hordes de chevreuils descendent vers l’Espagne en suivant les cours d’eau. Seulement, ils détruisent tout sur leur passage, comme la petite entreprise familiale, Le Chaudron aux fraises. Même le garde-chasse, Arnould, se fait tirer l’oreille pour intervenir !
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18 août 2021

A recommander, vraiment !

La carte postale, nouveau roman d’Anne Berest, a bouleversé mon été (et je l’espère, bouleversera la rentrée littéraire !) tant sa narration m’a happée dans le récit dramatique d’une famille. Autour des quatre prénoms Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques, Anne Berest reconstitue l’histoire errante de sa famille maternelle décimée lors de la seconde guerre mondiale En procédant comme une enquête généalogique, elle redonne à ses parents leurs identités et s’inscrit dans une filiation retrouvée.
Au moment où elle se prépare à accoucher, Anne Berest se rappelle la carte postale énigmatique reçue en janvier 2003 mais dont la photographie date d’au moins dix ans. A l’époque, la famille s’est interrogée sur son expéditeur puis ne trouvant pas de réponse, la carte fut oubliée dans un coin. Mais, avant de reprendre l’enquête sur la carte, Léila, sa mère, décide de raconter l’enquête généalogique qu’elle a menée pour tenter de redonner un passé à sa famille.
Car ces prénoms sont ceux de ses grand-parents et de ses jeunes grand-oncle et grande-tante disparus en déportation. Ainsi, c’est l’histoire d’un antisémitisme européen qui nous est relaté poussant une famille russe de 1919 à s’exiler à travers le monde. Après une période en Israël, Ephraïm et Emma choisissent la France pour apporter une terre à leur famille. Seulement, les mesures antisémites et les lois scélérates de Vichy auront raison de ces juifs étrangers qui furent pourchassés et subiront, les premiers l’épuration ethnique que la population française a à la fois encouragé mais aussi, avec les justes, protégé.
Seule survivante, Myriam, grand-mère d’Anne Berest, a tout fait pour essayer d’oublier, quitte à ne plus pouvoir rien en dire, de ce passé trop lourd à partager.
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18 août 2021

Vraiment à recommander !

Récompensé par le prix Albert Londres pour avoir chroniqué le procès de Klaus Barbie pour le journal Libération en 1988, Sorj Chalandon met en perspective les moments cruciaux de ce procès avec l’histoire du narrateur, journaliste, qui découvre le passé caché de son père au moment de la seconde guerre mondiale.
Parce que, un jour, son grand-père a murmuré à son encontre lorsqu’il était petit, « Enfant de salaud » après lui avoir raconté qu’il avait vu son père habillé d’un costume de l’armée allemande sur la place Belcourt à Lyon pendant la seconde guerre mondiale, le narrateur profite qu’il couvre en sa qualité de journaliste le procès Barbie pour enfin remonter la source de cet affront personnel, gravé à l’enfance et jamais effacé à l’âge adulte.
Le père veut assister à ce procès historique. A cette occasion, le narrateur trouve la force d’interroger les archives départementales pour retrouver son dossier judiciaire et tenter de découvrir la vérité. En convoquant son père à réinterroger son passé, le narrateur espère trouver explication pour l’homme qu’il est et a été, ce père mythomane qui provoque la tragédie.
Que faisait-il pendant que les quarante quatre enfants d’Izieu et sept de leurs accompagnateurs étaient arrêtés par la Gestapo sous le commandement de Klaus Barbie ? Qui a dénoncé cette colonie de vacances comme communauté d’enfants juifs ? Est-ce que ce père peut, tel un « Lacombe Lucien », avoir quelque chose à voir avec cette tragédie ?
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1962-2019

1

Casterman

16,00
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7 août 2021

Précis et documenté

Après Carnets d’Orient (1830-1954) et Carnets d’Algérie (1954-1962), Jacques Ferrandez poursuit l’histoire de l’Algérie contemporaine en proposant son premier tome des Suites Algériennes de 1962 à 2019.

Le 1er novembre 2019, Paul-Yanis Alban revient à Alger sur la tombe de sa grand-mère inhumée en 1965 sur sa terre natale. Pour lui, le journaliste reporter d’images, c’est l’occasion de retrouver un pays qu’il a bien connu. Déjà, reporter en octobre 1988, il avait suivi le coup d’état de l’armée pour réprimer dans la violence la révolte de la population étranglée par la crise économique. Lors de ce reportage, il avait fait la connaissance de Nour, militante féministe qui s’opposait elle-aussi aux courants réactionnaires à l’œuvre dans son pays.

Au travers de l’histoire de plusieurs protagonistes, Jacques Ferrandez propose une vision documentée et accessible de cette période trouble où l’équilibre politique est vacillant.
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28 juillet 2021

A découvrir vraiment !

Philippa Motte propose avec Le jour où ma mère m’a tout raconté un premier roman très personnel sur sa grand-mère, comme une ode aux femmes empêchées.
Le roman débute au moment où Hector dépose sa femme Philippa, qui refuse ce prénom et se fait appeler Lili, au service psychiatrique du centre hospitalier proche de son domicile un 22 avril 1969. Élégante, belle, elle impressionne par sa prestance, y compris dans cet univers si particulier. Puis, Philippa Motte décrit l’attente de la venue du médecin, la culpabilité que celle qui ne se croit pas malade renvoie pour mieux encore se tenir, toujours et à jamais, droite face aux événements qui contraignent son conjoint à demander « ce rendez-vous ».
Lili et Hector Paoli ont trois enfants : Catherine adolescente, Pierre, tout juste quatorze ans et la petite dernière Sophie, douze ans. Une énième violence, mais cette fois envers un de leurs enfants, la plus jeune, avait nécessité cette démarche en urgence.
Comme le précise Philippa Motte, il n’est déjà plus question de traitements invalidants, comme la lobotomie ou les électrochocs. Cette médecine s’est ouverte aux médicaments et ils font des miracles, parait-il . Sûr de son trait d’humour, le médecin signale à Lili que une des patientes célèbres du lieu fut Camille Claudel. Est-ce aussi d’un délire paranoïaque de persécution dont souffre aussi Lili ? Ou est-ce cette maladie que les magazines aiment nommer pudiquement de troubles bipolaires ?
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