Le chaos, c’est quand tout devient possible. »
Le titre fait référence à la première réplique de
Richard III dans l’oeuvre de Shakespeare reprise par
The Sun lors de l’hiver 1978 en Grande-Bretagne alors
que le pays est paralysé par les grèves. Monceaux
d’ordures dans les rues, flambée du chômage, crise
politique à l’intérieur comme à l’extérieur, l’Angleterre
s’effondre. De ce chaos émerge la jeune Candice, pleine
de vie, de morgue et d’espérance. Et lorsque Margaret
Thatcher apparaît, le parallèle shakespearien de la prise
de pouvoir est féroce mais diablement efficace, avec
une Dame de fer qui manipule à merveille les médias
et le peuple écoeuré des politiciens qui s’embourbent
dans la crise. Entre deux morceaux des Beatles et des
Sex Pistols, une belle réflexion sur le pouvoir et l’époque
dans les dernières années du pop-rock funk.

« Les usines ne poussent qu’une fois et
n’engraissent que ceux qui les possèdent. »
Nord de la France, des usines ferment, d’autres
menacent. Aline et son mari subissent la crise
de plein fouet. Mais pour préserver leurs enfants,
ils vont user de mille ruses afin que le quotidien
reste une fête. Et l’on sourit de leurs petits
chapardages chez les voisins, tout en profitant
des petits éclairages enrichissants de l’auteur sur
l’économie actuelle. Manoukian nous offre ainsi un
grand roman social, aussi drôle qu’émouvant, aussi
enrichissant que passionnant, et à la fin un ultime
chapitre qui vous collera la chair de poule !

« J’ai le sentiment étrange d’être seul au milieu
d’une steppe traversée par une meute de loups. »
Cet hymne à la fraternité et à la paix nous raconte
l’histoire vraie de Franz Stock, prêtre allemand et
aumônier des prisonniers à Paris, et Harry Baur, célèbre
comédien arrêté et torturé par la Gestapo. L’abbé Stock
n’aura de cesse de braver le danger en portant haut sa
foi en Dieu et en l’Homme, afin de sauver Harry, et cette
touchante histoire vraie nous envoie dans les heures
noires du Paris occupé et du monde artistique de
l’époque, entre Gabin qui fuit la France et Céline
qui dénonce à tour de bras. Le procès en béatification
de Franz Stock a été ouvert en 2009.

« D’un ton impérieux, Thiers exigea le silence.
L’heure était grave. Les ordonnances venaient
de les condamner au chômage d’abord, à l’exil
ou à la prison ensuite. »
Durant l’été 1830, la France a connu une période de
grande confusion où quatre rois se sont succédés sur
le trône. Des « Trois Glorieuses » à l’avènement de
la monarchie de Juillet, le premier roman de Camille
Pascal, haut fonctionnaire agrégé d’histoire, retrace
avec brio cet épisode somme toute peu connu des
Français, qui réunit pourtant un casting de choc :
Hugo, Stendhal, Dumas, Chateaubriand... et a inspiré
La Liberté guidant le peuple, le fameux tableau
de Delacroix conservé au Louvre.

En emmurant vivants le roi et sa famille, la
Révolution a peut-être aussi enfermé ce qu’elle
portait en elle de plus prometteur : les espoirs
de 1789, l’élan libéral du serment du Jeu de
paume, le souffle de la Déclaration des droits de
l’homme et de la nuit du 4 août. »
Une famille déchue, autrefois l’une des plus puissantes
d’Europe, aux mains d’une Convention décidée à
supprimer toute trace de l’ordre ancien : voici le
poignant récit du quotidien de Louis XVI et des siens
à la tour du Temple entre 1792 et 1795. La Révolution
prétendait défendre de nobles idéaux, mais commit des
actes d’une cruauté extrême. Ce donjon du xiiie siècle,
lieu hautement symbolique, est la pierre d’angle de
cet ouvrage passionnant dans lequel Charles-Éloi Vial,
puisant aux meilleures sources, interroge avec un regard
renouvelé l’une des pages les plus sombres de l’histoire
de notre pays.